Accompagnant un projet de réaménagement urbain du Cœur d’Obernai, le parking Saint Odile s’inscrit dans un tissu vernaculaire, dense et multiforme. Adapté à une parcelle exiguë, pour un public touristique et dans un contexte bâti ancien, le projet veut compact, facile d’usage, et esthétique.
Son fonctionnement est simple, clair et flexible. Il juxtapose deux rampes continues : l’une en pente douce permet la montée et le stationnement, l’autre permet une descente et une sortie rapide. Cette configuration est tant dense que fluide, à chaque niveau, il est possible de remonter ou de redescendre en toute simplicité.
La résolution structurelle de la juxtaposition de rampes continues gauches constitue ici une prouesse technique. Le béton armé s’y exprime dans ces plus beaux apparats. Ponctuellement peint, il participe d’une signalétique directionnelle efficace. Ailleurs, le béton brut et clair magnifie la lumière naturelle filtrant au travers de claustras de façades.
Sensibilité au contexte et qualité d’usage sont guidés par une réinterprétation moderne des anciens séchoirs à tabac, jouant de leur volumétrie, rythmes et matériaux pour s’intégrer au contexte vernaculaire. L’imposant volume se fait discret, un niveau semi-enterré, un socle de grès ouvragé et un retrait mansardé des façades accordent le parking à l’échelle des maisons voisines.
Alternant clins horizontaux et tasseaux verticaux, les claustras de douglas des façades offrent une vibration plastique troublante, ils dessinent en filigrane des alignements de maisons en bande, et souligne dans le même temps un ouvrage unique d’une matérialité homogène, un parking vernaculaire d’une ordinaire étrangeté…